vendredi 8 février 2008

comment voyez vous le futur

Comment voyez vous le futur ?
Phylis reposait le journal sur la table prêt du café fumant. Sur la pleine page, la publicité montrait un homme et une femme jeune, de dos, sur un promontoire rocheux. Face à eux s'étendais à perte de vue une forêt verdoyante au dessus de laquelle une pyramide de métal et de verre flottait. Dans le ciel, deux lunes jumelles bleutées dominaient le couple main dans la main. La publicité de la van hesling corp vantait la toute nouvelle terre promise à l'humanité. Nous étions en 2479, et la seconde partie du troisième millénaire s'annonçais avec la plus grande ferveur connu depuis celle qui vit Colomb découvrir les Amériques.Depuis lors, la terre avait été fouillé et observé de partout, les hommes avaient gagnés et perdu des guerres contre eux même, d'autres étaient morts de faim dans les grandes disettes, l' Europe s'était construite et enfin affirmé comme la seule puissance économique pouvant rivaliser avec l'extrême orient chinois et indien.Mais tout cela s'était vite oublié depuis l'avènement des voyages interstellaires, depuis que l'homme s'était enfin tourné vers les étoiles... à l'ère de la conquête spatiale.Phylis regarda à la fenêtre, dehors la pluie tombait toujours sur Bruxelles, d'ici elle voyait le downtown qui transperçait le brouillard avec fierté, ses tours érigés à plus de milles mètres pour celles des majors compagnies hollandaises.Ces trusts avaient modifiés depuis un siècle le paysage des pays bas avaient construits sur la mer de gigantesques réseaux de plate-formes ou étaient assemblés les navettes de l'espace. Les pays bas n'était plus qu'un vaste chantier, et le plein emplois ne trouvant plus assez de main d'œuvre il avait fallut relancer l'invitation de l'immigration, ainsi la grande Europe toute entière travaillait sur les programmes spatiaux. Les ports de Méditerranée assemblaient les éléments des coques fabriqués dans l'arrière pays, en Algérie, en Turquie, en Pologne. En France on construisait les fameux réacteurs à fusion, en Norvège, en Finlande on préparait les ordinateurs de navigation à l'autonomie. Ces ordinateurs étaient la technologie qui avec les réacteurs à fusion avaient permis les premières explorations des autres étoiles. Depuis la colonisation de la nouvelle terre, la bas dans le système d'Andromeda, elle captait toute les attentions politiques et industrielles. Car tous se tournaient vers le nouvel eldorado, vers la nouvelle Terre !Ces fameux ordinateurs, encore que le terme paraisse anachronique pour ce type d'intelligence artificielle, étaient un ensemble de systèmes autonomes qui géraient à eux seuls les longs voyages. Leur apprentissage au fonctionnement autonome se faisait par comparaison entre tous les éléments de connaissance de la terre et des hommes, ils emmagasinaient tout simplement toute la culture acquise par l'homme depuis qu'il s'était tenu debout dans la savane il y' avait plusieurs millions d'années. Tout était lu, vu, écouté, enregistré, comparé, analysé par chaque machine qui se l'appropriait afin de se créer sa propre signature, sa propre objectivité, fixé pourtant part des gardes fou programmés dès leur assemblage. Des tabous, des interdits et des règles élaborés par les psycho-informaticiens ; ceux qui avait donnés quasiment la vie à ces machines. Bien sur et même si à leur parler il était trompeur de discerner qu'il s'agissait d'une machine, il ne s'agissait que de formidables outils de stockage et de traitement de l'information.S'il fallait vous donner une idée de cette formidable puissance, il faudrait vous imaginer leur capacité à quantifier le hasard. Imaginez vous devant l'écran de votre ordinateur, imaginez que vous regardiez vos photos numériques, des photos de vacance, les photos de vos amis, vos photos de voyages. Combien de photos pourriez vous ainsi regarder, combien de photos différentes pourrait afficher votre ordinateur si sa mémoire était infinie? autant que vous pourriez en prendre ? une infinité alors...et pourtant non ! car votre écran est une matrice d'un nombre de pixels définis capable d'afficher une quantité de couleurs définis parmi une palette définie. Si une machine pouvait calculer toutes les possibilités offertes par les combinaisons des valeurs de l'affichage, alors elle pourrait aussi créer toutes les photos rendus possibles par ces valeurs, elle pourrait afficher sans les avoir vu, sans les avoirs récupérés de l'extérieur des paysages et des gens pourtant inexistants. Elle pourrait créer une vie aussi vrais que ce qui existe et pourtant elle n'aurait aucune réalité. Cette formidable capacité, est celle que possèdent désormais ces machines, à tel point que les paramétrages et les règles de fonctionnement ne peuvent être fixés que par des psychologues de l'informatique afin d'éviter tout débordement non prévisible, car il n'est plus possible pour aucun homme de savoir ce que ces machines peuvent décider ou non. Si c'est un atout formidable d'autonomie dans les longs voyages spatiaux il est indispensable dès le départ de figer leur champ de possibilité. Tout comme le moule de fonte reçoit le métal en fusion, ils reçoivent une conscience artificielle délimité par le moule d'origine.Alors philis se décidait lentement elle aussi au départ, pourtant elle avait tout ici , qu'est ce qui donc pouvait la motiver elle comme les autres à partir en exode, un exode qui ne promettait pas de retour avant des années !Et qu'est ce qui poussait l'Homme de façon générale à toujours aller plus loin et encore plus loin ! après avoir conquis tous les continents, après avoir marché sur la lune, après avoir expédié des robots dans le système solaire il fallait maintenant que nous allions voir les autres systèmes ? et cela ne nous suffisait t'il pas ? non, bien sur car il fallait que nous nous essaimions sur une nouvelle planète. Le sacrifice était immense pour les colons, le voyage très long ne leur promettait que peu d'opportunité de retour, l'éloignement de la terre serait cruel...et pourtanttous les jours les candidats affluaient vers les bureaux d'émigration d' Andromeda.Que cherche vraiment l'homme dans sa course en avant? personne ici n'avait encore su répondre mais quelqu'un avait il déjà posé la question comme il le fallait?Pourtant... au plus loin que puissent aller nos machines... au plus loin que puissent se propager nos ondes radios... au plus loin qu'il existe la moindre parcelle d'humanité... plus loin encore que porte la lumière des plus anciennes galaxies et plus loin même que porte l' écho du big bang... Plus loin que le bouillonnement de vie des nuages gazeux en gestation d'étoiles et dans les plus éloignés des parties de l'univers... dans les plus sombres... il existe une réponse...un jours l'homme la trouvera peut être avant qu'elle ne le trouve.Mais pour cela il faudra que philis quitte la Terre, qu'elle quitte ses amis, sa famille. Qu'elle accepte ce long voyage, puis qu'elle recommence une vie la bas à 4,5 milliards d'années lumière. Alors elle se mariera à un autre colon, elle aura des enfants qui eux ne connaîtrons que cette terre. Eux même auront de nombreuses descendances sur des milliers d'années...et un jours leurs descendants auront peut être oublié la Terre, et à leur tour ils voudront eux aussi partir, toujours plus en avant , toujours plus loin... Mais pour cette histoire il nous faut faire encore un bond dans l'avenir, puis un autre, et encore un autre, puis combien encore ? combien jusqu'à ce que l'on atteigne les confins de notre monde, de notre univers...jusqu'à ce que le bateau chavire...


Bruno Bazot, mai 2005

Note de l'auteur : le sujet du concours étant " comment voyez vous le futur ? " je ne me voyais pas décrire un futur particulier, j'ai donc choisi de faire plusieurs bonds, plusieurs flashs qui s' enchaînent d'eux même, à compter du premier qui rebondie sur la question en la plaçant d'avance dans l'avenir. Le but final étant de tendre vers le futur ultime, tel une courbe qui tend vers l'infini sans jamais l'atteindre.Et si vous vous demandez ce que l'homme pourrais découvrir dans ce futur ultime, eh bien la réponse est ici, dans le texte... "